BIEN ETRESCIENCE

Les déterminants de la qualité de vie

Selon l’OMS la notion de déterminants de la qualité de vie est une notion du champ de la santé publique.

En propose une définition concise dans sa formulation, mais extrêmement large dans ce qu’elle englobe : « Facteurs personnels, sociaux, économiques et environnementaux qui déterminent l’état de santé des individus ou des populations ». (Organisation mondiale de la santé, 1999).

Les déterminants de la qualité de vie peuvent être d’origine individuels ou collectifs ; innés ou acquis ; relevant de soins ou sans relation avec les soins. Douze déterminants ont été retenus par l’agence de santé publique du Canada:

  • 1. le niveau de revenu et le statut social ;
  • 2. les réseaux de soutien social ;
  • 3. l’éducation et l’alphabétisme ;
  • 4. l’emploi et les conditions de travail ;
  • 5. les environnements sociaux ;
  • 6. les environnements physiques ;
  • 7. les habitudes de santé et la capacité d’adaptation personnelles ;
  • 8. le développement de la petite enfance ;
  • 9. le patrimoine biologique et génétique ;
  • 10. les services de santé ;
  • 11. le genre humain ;
  • 12. la culture

Typologie des déterminants de la santé

Il existe une grande variété dans la typologie des déterminants de santé en rapport avec l’environnement ; la biologie humaine ; les habitudes de vie et organisation des soins.

1. Les déterminants environnementaux de la santé

Il s’agit de facteurs extérieurs à la personne, sont collectifs et acquis, sur lesquels la personne exerce un contrôle réduit.

On distingue :

  • – L’environnement physique: qui concerne la qualité de l’air et la qualité de l’eau ;
  • – L’environnement social: qui concerne la situation économique ; le contexte politique ; l’éducation ; le niveau de revenu ; le logement ; les conditions de travail.

Environnement/qualité de l’air :

–Les polluants atmosphériques tels que le trafic routier, chauffage domestique, activités ndustrielles, pratiques agricoles, sources naturelles (éruptions volcaniques).

–Les polluants de l’air intérieur: tels que l’entrée de l’air extérieur, émission de polluants à l’intérieur des locaux (dispositifs de chauffage, produits ménagers, détergents, solvants, peintures, contaminants biologiques (acariens).

– NB : le CO (monoxyde de carbone) constitue la 1ère cause de mortalité par inhalation et 13% des cancers du poumon sont attribuables au radon.

2. Environnement/qualité de l’eau concerne :

– Qualité de l’eau de consommation dont la surveillance est le volet le plus important ; elle est physico-chimique (pesticides, nitrates) et microbiologique (bactéries traceuses).

Elle permet d’éviter les épidémies d’origine hydrique.

– La qualité de l’eau dans le milieu naturel (nappes phréatiques, cours d’eau etc.) qui se dégrade de façon continue et nécessite des mesures de protection : protection des captages et limitation des rejets polluants.

3. Environnement social

Le gradient social de santé peut être en rapport avec :

– Les conditions de travail (risques professionnels, pénibilité, vécu du travail (stress, autonomie décisionnelle), instabilité des parcours professionnels, horaires etc.).

– Les habitudes de vie (recours à la prévention, aux soins), comportements (tabac, alcool, alimentation, conduite automobile…), lien entre état de santé et catégorie sociale, conditions de vie pendant l’enfance (effets à long terme des conditions de vie de l’enfance, comportements hérités).

2.Déterminants biologiques

Facteurs essentiellement individuels et innés, la personne n’exerce qu’un contrôle réduit, patrimoine génétique individuel exemples : diabète insulino-dépendant, cancers, pathologies psychiatriques

3. Déterminants liés aux habitudes de vie

Décisions prises délibérément par l’individu mais très dépendante de l’environnement social qui ont des répercussions sur leur santé (ou celle de leurs proches).

Facteurs individuels et acquis sur lesquels l’action n’est possible que par la volonté de l’individu.

Comportements à risque : consommation de tabac, alcool, drogues illicites, violence, prises de risques sexuels, la male bouffe etc.

Le contrôle des facteurs de risque requière la participation active des sujets, exercice physique, nutrition, prévention (vaccination, dépistage).

4.Déterminants : Organisation des soins

Dépend de l’offre de soins : en quantité (démographie des professions de santé, établissements, lits, places, équipements lourds). En qualité (soins primaires (1er recours) ;

soins tertiaires (hautement spécialisés) avec accessibilité physique, économique, sociale et efficacité sur le plan clinique, le plan fonctionnel et sur le plan de la qualité de vie.

Exemple de modèles élaborés par l’OMS

L’état de santé d’une personne se caractérise donc par des interactions complexes entre plusieurs facteurs individuels, socio-environnementaux et économiques.

Il existe divers modèles explicatifs de ces déterminants de la santé, certains privilégient le rôle des conditions de naissance et de vie dans la petite enfance.

D’autres se fondent sur l’effet cumulatif de déterminants sociaux et économiques défavorables se combinant et interagissant au cours de la vie s’enchainent, voire se modifient au cours du temps avec un impact différencié suivant les individus, les pays, le lieu de vie, le système socioéconomique, etc.

Ces courants ne sont pas exclusifs les uns des autres et peuvent être complémentaires. Ils sont présentés dans un document élaboré en 2005 pour les travaux de la commission des déterminants sociaux de la santé sous l’égide de l’OMS en mars 2005

(2005-2008). Nous citerons à titre d’exemple : Le modèle de la CSDH/CDSS 1 qui rassemble l’ensemble des déterminants reconnus. Il est fondé sur les interactions que des déterminants dits « structurels » des inégalités sociales de santé entretiennent avec des déterminants dits « intermédiaires » de l’état de santé.

1. Les déterminants structurels de l’état de santé relèvent du contexte politique et socioéconomique du pays.

Parmi les facteurs qui influent sur la stratification sociale et économique du pays (et donc sur la répartition sociale de la population en fonction du revenu, de l’éducation, de la profession, du genre, de ses origines ethniques), on trouve : la gouvernance, les politiques macro-économiques, les politiques sociales, les politiques publiques, la culture et les valeurs de la société.

Ces facteurs ont un impact sur la distribution inégale des déterminants intermédiaires.

2. Les déterminants intermédiaires de l’état de santé se rapportent aux conditions

matérielles, psychologiques, aux facteurs biologiques et génétiques, aux comportements, ainsi qu’au rôle de l’accès au système de santé.

Parmi les éléments pris en compte, on citera pour les conditions matérielles : le logement, la qualité du quartier, la consommation potentielle (c’est-à-dire les moyens financiers d’acheter des aliments sains, des vêtements chauds, etc.),

l’environnement physique du travail.

Les facteurs psychosociaux renvoient au stress des conditions de vie et de travail, aux relations et au soutien social.

Les comportements concernent la nutrition, l’activité physique, la consommation de tabac et d’alcool, qui ont une répartition socialement stratifiée entre les différents groupes sociaux.

Il a été montré que les comportements individuels défavorables à la santé (consommation de tabac, d’alcool, mauvaise alimentation, sédentarité, etc.) dont on sait qu’ils exposent à des facteurs de risque responsables de pathologies connues pour être les premières causes de décès dans de nombreux pays (cancers, maladies cardiovasculaires, etc.) ne sont pas prépondérants pour expliquer les inégalités de qualité de vie observées et ne peuvent à eux seuls les expliquer.

NB : En fait, on s’intéresse de plus en plus au rôle médiateur que joue le système nerveux

vers les autres systèmes biologiques : endocrinien, immunitaire, sanguin, etc.

Par ailleurs, les stress les plus nocifs pour la santé ne seraient pas ceux découlant d’une crise, mais plutôt ceux qui durent longtemps.

Des études ont permis de constater que plus on est situé au sommet de la hiérarchie sociale, plus on arrive facilement à diminuer le niveau de glucocorticoïdes après un stress aigu.

V. Conclusion

 Dans la conscience collective, s’affirme à l’heure actuelle, une exigence de protection sanitaire et sociale comme facteurs déterminants de la qualité de vie.

On prend donc en considération la prévention sociale et non plus seulement la prophylaxie et le traitement de la maladie individuellement.

Références bibliographiques

1. Jolivet A. Médecine KB ; Santé Publique, 2ème édition :Vernazobres Greco, 2011.

2. Tavolacci MP, Ladner J. Santé Publique, 2ème édition : ELSEVIER / MASSON: Cahiers des ECN , 2009 .

3. De Koninck M., Pampalon R., Paquet G., Clément M., Hamelin A.M., Disant M.J., et al. Santé : pourquoi ne sommes-nous pas égaux ? Comment les inégalités sociales de santé se créent et se perpétuent (pdf, 2,5 Mo). Québec : Institut national de santé publique du Québec, 2008 : 95 p.

4. OMS. Déterminants sociaux de la santé.[en ligne] Disponible sur :

https://www.who.int/social_determinants/thecommission/finalreport/fr/

5. INPES.Qu’est-ce qui détermine notre état de santé ? santé publique France, [en ligne], disponible

sur : https://www.inpes.santepubliquefrance.fr/10000/themes/ISS/determinants-sante.asp

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