TOXICOLOGIETOXICOMANIE

Le Cannabis : Métabolisme, Intoxication, Dépendance et Dosage.

Le cannabis ou chanvre indien est une plante dioïque à fleurs annuelles qui contient plusieurs principes actifs, les cannabinoïdes, dont le principal est le Δ-9-tétrahydrocannabinol (ou THC), également synthétisé à des fins médicales sous le nom de dronabinol.

Le 11-OH-THC également présent dans la plante est, en revanche, un métabolite actif du THC.

Le cannabis est généralement fumé directement (marijuana) ou après extraction de la résine (haschich) chauffée ou mélangée à du tabac.

Dans les pays du Maghreb, le cannabis est parfois incorporé dans l’alimentation : gâteaux, confiseries, etc.

Structure chimique du Δ-9-tétrahydrocannabinol (wikipedia)

Métabolisme :

L’ingrédient actif essentiel du cannabis, le Δ-9-THC, est rapidement absorbé par voie orale mais subit un effet hépatique de premier passage qui limite la quantité atteignant la circulation générale entre 10 et 20 % de la dose absorbée. Par inhalation, la réabsorption est au contraire très importante.

Le delta-9-THC est essentiellement oxydé par le cytochrome P 450 2C9 en un métabolite actif : le 11-OH.delta-THC. L’élimination est très lente car le delta-9-THC peut être retrouvé plus de 5 semaines après sa prise.

Intoxication :

Le cannabis provoque une sensation d’euphorie parfois décrite comme un effet « stone », une sédation et une diminution de la mémoire immédiate.

A des doses plus élevées, différents symptômes apparaissent : tachycardie, injection conjonctivale et troubles visuels, bouche sèche, hypotension.

Des distorsions sensorielles et des hallucinations peuvent survenir. Des crises de panique et des convulsions ont également été rapportées, ainsi que des décompensations brutales de troubles psychotiques.

Les caractéristiques et la durée de l’intoxication sont très différentes selon que le cannabis est inhalé ou ingéré.

Dépendance

Le cannabis ne provoque pas de dépendance physique ; d’autre part, une tolérance apparaît en cas de consommation répétée ainsi qu’une dépendance psychologique qui se traduit lors du sevrage par de l’irritabilité, de l’insomnie et de l’asthénie.

Le Cannabis a été classé 11e en dépendance, 17e en atteinte physique et 10e en atteinte sociale.

Dosage :

Les différents cannabinoïdes peuvent être détectés dans les milieux biologiques, principalement dans l’urine, par des méthodes immunochimiques. Le seuil de positivité ou seuil est de 20, 50 ou 100 ng/ml selon la méthodologie.

Sous réserve du choix de réactifs spécifiques et d’un seuil suffisamment élevé, il est possible de revendiquer une consommation récente de cannabis contrairement à ce qui est parfois affirmé. La présence persistante de cannabis pendant plusieurs jours ou semaines, dans le sang ou les urines. Il n’est observé qu’à de très faibles concentrations. De même, le cannabis peut être détecté chez un fumeur passif. Mais seulement à de faibles concentrations, généralement inférieures à 10 ng/ml.

Les méthodes immunochimiques ne permettent pas de mesures quantitatives. La confirmation de l’intoxication doit se faire par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CPG MS) qui apportera confirmation et dosage.

Tags
Afficher plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Fermer
Fermer